Article paru dans la Tribune de Genève le 26 février 2015 en page 2
Comme le révèle le diagnostic local de sécurité réalisé en 2014, le taux de criminalité a globalement baissé. Toutefois, les statistiques ne suffisent pas à rassurer la population, surtout les personnes qui ont été un jour victimes d'un cambriolage ou d'un vol à la tire. Or, il est fondamental pour le bien-être de nos concitoyens que tous se sentent protégés et en sécurité. Cela fait partie de la qualité de vie à laquelle nous aspirons tous. Pour cela, il faut que la police soit visible et présente dans les quartiers, à l'écoute et au service de la population, qu'elle soit accessible et réponde rapidement aux sollicitations des habitants et enfin qu'elle poursuive les malfrats tout en se préoccupant également des victimes.
A Meyrin, nous avons renforcé les effectifs de notre police municipale, créé un numéro d'appel gratuit, augmenté la présence des agents sur le domaine public, développé des campagnes de prévention et ainsi obtenu des résultats chiffrés positifs et surtout des témoignages de reconnaissance. Nous avons également signé un contrat de partenariat avec la police cantonale instaurant un échange régulier de renseignements et la mise en place d'actions communes pour répondre aux problèmes de sécurité identifiés sur notre territoire. Cette collaboration fonctionne aujourd'hui, mais doit encore être améliorée. Elle a surtout besoin de la base légale que lui donne la nouvelle loi sur la police. En restructurant la police cantonale en unités opérationnelles distinctes et dotées des forces nécessaires à l'accomplissement de leur mission, la nouvelle loi garantit un partenariat durable de la police cantonale avec les communes (Art. 11) et une réactivité plus grande en cas d'urgence (Art. 9). Ainsi les communes devraient-elles à terme pouvoir renoncer aux agences de sécurité privées. La sécurité publique doit pouvoir être assurée par l'État et non par des polices privées. La nouvelle loi rapproche la police de la population. Elle donne à la police une mission qui est de protéger et de servir la population, d'adopter en tout temps une attitude exemplaire et respectueuse et d'être à l'écoute (Art. 1). En cohérence avec cette mission, la loi instaure un numéro de matricule visible sur l'uniforme (Art. 46). Cela permettra, en cas de doute, à chacun de vérifier plus facilement s'il est en présence d'un vrai policier.
En conclusion, pour les magistrats communaux en charge de la sécurité l'adoption de la nouvelle loi sur la police, le 8 mars prochain, est très importante. Son rejet affaiblirait la collaboration entre la Police cantonale et les polices municipales et tous les efforts entrepris pour améliorer la sécurité.
par Pierre-Alain Tschudi, Conseiller administratif à Meyrin, Les Verts